L’Essentiel du Jeudi #39 – 27 JUIN 2024

Pourquoi une augmentation de salaire ne changera rien

Temps de lecture : 8 minutes

Est-ce que tu te souviens de ton premier salaire ? 

Perso, je me sentais comme à Noël quand j’avais 5 ans. Le père Noël m’avait enfin apporté ce que je désirais : de la thune.

Je pourrais enfin acheter plus de trucs, prendre une entrée au restaurant ou changer d’appartement.

Mais cette euphorie, elle ne dure pas.

Après 6 mois, on se rend compte qu’en plus de l’entrée au resto, on veut aussi le dessert.

Sauf que pour le moment, niveau budget c’est un peu limite.

Alors on se met en tête de rechercher la prochaine augmentation.

Après tout, pourquoi se contenter de si peu ?

On le mérite cet argent !

Mais le problème, c’est qu’il n’y a pas de ligne d’arrivée.

Ce désir de vouloir toujours plus est une quête infinie.

L’insatisfaction éternelle

En fait, notre cerveau est programmé pour s’adapter rapidement aux changements, qu’ils soient positifs ou négatifs.

Ça c’est à cause de l’adaptation hédonique.

On s’habitue rapidement à nos nouvelles conditions de vie, rendant nos augmentations de salaire moins impressionnantes au fil du temps.

Ajoute à ça la dopamine, qui nous envoie un peu shot de plaisir instantané et qui nous pousse à rechercher toujours plus sans jamais nous satisfaire pleinement.

Alors, est-ce qu’il est possible de trouver un bonheur durable sans être constamment à la recherche de plus d’argent ?

Et pourquoi une augmentation de salaire ne semble jamais suffire ?

Ça tombe bien, je réponds à toutes ces questions dans une vidéo que j’ai publié ce dimanche.

Je t’invite à la regarder si c’est pas déjà fait :

Le grand Mythe de l’argent et du bonheur

Est-ce que selon toi, l’argent fait le bonheur ?

Quasiment tous les français pensent que oui (source).

Et statistique intéressante, 75% d’entre eux aimeraient même gagner beaucoup d’argent. Ouf, je suis pas la seule !

Mais beaucoup, c’est quoi ?

Plusieurs études ont pu fixer un chiffre, “un seuil”, au delà duquel l’augmentation des revenus n’aurait qu’un faible impact sur notre satisfaction générale.

En France, le “prix du bonheur” serait d’environ 74’400 € par an, soit 6’200€ par mois (source).

A partir de ce seuil, même si tu gagnais 10’000€ de plus par mois, ça ne changerait rien à ton bonheur.

Une autre étude estime le seuil “de satiété” à 30’000€ par mois soit 2’500€ (source).

En gros avec 2’500€ tu es satisfait et tu peux vivre une vie décente.

Mais avec 6’200€, là tu es vraiment heureux financièrement.

Clairement, ici c’est la fête, apéro + entrée + plat + dessert au resto.

En Suisse, le prix du bonheur serait de 104’000 CHF par an, soit 8’666 CHF par mois.

Il m’arrive parfois de dépasser ce chiffre, pourtant mon insatisfaction est toujours là.

En fait, j’ai envie de voyager plus souvent, d’ajouter de la nouveauté, de séjourner dans des hôtels sympas, et de m’offrir des expériences uniques.

J’aime aussi vivre dans un bel appartement.

Et tout ça, ça coûte cher, plus que les 8’666 CHF par mois.

Voilà le coeur du problème.

Ce que je veux vivre coûte cher.

Cette quête d’amélioration continue me pousse à vouloir toujours plus, car chaque nouvelle expérience suscite en moi le désir d’aller encore plus loin.

Bon et si jamais, si tu veux quand même être heureux pour pas cher, tu peux aller en Sierra Leone avec 8’658$ soit par 721$ par mois.

Mais peut-on être vraiment heureux dans l’un des pays les plus pauvres du monde ?

Mais alors, quand est-ce que tout ça s’arrête ?

Et bien peut-être jamais !

C’est pourquoi penser que plus d’argent nous rendra plus heureux est dangereux.

Cette croyance pourrait être la poursuite même qui nous empêche de trouver le bonheur.

Tu commences à me connaître.

Oui j’aime l’argent et je cherche à en avoir plus.

Mais parfois ça fait pas de mal de se poser un peu et de voir à quel point ma poursuite du “toujours plus” peut être futile, voir même contre-productive.

La quête du bonheur ne devrait pas se concentrer uniquement sur l’aspect financier, mais sur un équilibre entre plusieurs choses.

Au final, il s’agit de redéfinir nos priorités et de reconnaître que le véritable bonheur ne dépend pas seulement du montant sur notre compte en banque, mais de la qualité de nos expériences et de nos relations.

On se dit à tout bientôt,