L’Essentiel du Jeudi #10 – 17 AOûT 2023

Cadeaux non désirés : comment y faire face ?

Temps de lecture : 6 minutes

Je me rappelle d’un Noël il y a 3 ou 4 ans.

Les réunions de famille à Noël c’est toujours un peu l’angoisse pour moi.

Tout ce se passe bien jusqu’au moment où on doit s’offrir les cadeaux ».

Note aussi l’utilisation du verbe « devoir”.

Bien souvent, dans ce genre de situations, nous n’achetons pas des cadeaux par envie de faire plaisir mais par obligation.

Parce que « c’est Noël ».
Parce que « c’est son anniversaire ».
Parce que « c’est la Saint-Valentin ».

Bref, c’est le moment d’ouvrir les cadeaux et là je reçois un paquet.

De quelqu’un de ma famille. Qui me connait oui, mais pas tant que ça.

En tout cas, pas réellement.

Le cadeau est de taille moyenne et pas si léger.

Je sens que ce n’est pas quelque chose de comestible ni un bon à échanger en magasin. Donc c’est un truc physique.

Je déchire le papier cadeau et là… déception.

Angoisse car vite, il faut simuler la surprise.

Il faut que j’ai l’air d’apprécier ce cadeau et remercier chaleureusement ma tante…

Ce cadeau, c’était un mini plat à gratin et deux petites cassolettes à mettre au four.

Mais qu’est-ce que je vais faire de ça ?

Si le cadeau avait été intentionnel et réfléchi, si cette personne me connaissait, elle aurait su que j’aimais cuisiner en masse pour apporter les restes le lendemain.

Et que jamais je n’utiliserai ce type d’accessoires de cuisine.

Le repas se termine et chacun rentre avec ses cadeaux.

Les autres pensaient probablement à aller se coucher.

Moi je pensais à où j’allais bien pouvoir mettre ce truc dans mon appartement…

Est-ce que tu te reconnais dans cette histoire ?

As-tu aussi un objet qui t’encombre par sentiment d’obligation ?

Aujourd’hui, je vais te partager comment j’ai appris à lâcher prise et comment tu peux faire pareil.

Les 3 croyances qui nous retiennent

Croyance 1 : La personne a dépensé beaucoup d’argent

On culpabilise souvent en pensant à l’argent qui a été dépensé pour un cadeau.

C’est ton anniversaire et on t’offre un bijou.

Tu as l’impression qu’il a coûté cher.

Malheureusement, tu ne le trouves pas franchement joli et ce n’est pas du tout ton style.

L’intention est bonne, mais la réalité est que cet objet ne te correspond pas. Ce n’est pas toi.

L’important ici est d’apprécier l’effort et l’intention derrière le geste “d’offrir”, plutôt que l’objet lui-même.

Bon et parfois, on va pas se mentir.

La personne n’a pas du tout dépensé beaucoup d’argent et est allée acheter un truc vite fait en sortant du travail.

Croyance 2 : La personne va se rendre compte qu’on ne possède plus cet objet et se vexer

C’est triste de garder des objets par peur de blesser quelqu’un.

On a tous dans nos placards des habits que l’on garde et qui n’ont jamais été portés.

On les conserve simplement parce qu’ils nous ont été offert par quelqu’un.

N’aurais-tu pas un magnifique pull orange en laine qui gratte dans ton armoire ?

Et bien sûr il est toujours là parce qu’il t’a été offert par ta grand-mère ?

Pour être honnête, je pense que les gens ne se rappellent plus des cadeaux qu’ils offrent.

Tu peux à la limite le porter une seule fois à Noël pour faire plaisir à ta grand-mère mais après il faut assumer sur les photos de famille 😉

Croyance 3 : L’objet nous rappelle cette personne

Certains objets ont une valeur sentimentale parce qu’ils nous rappellent quelqu’un.

Le pull en laine de grand-mère est un bon exemple.

Bien sûr que tu vas garder ce pull. Imagine qu’il lui arrive un truc (je touche du bois pour que ça n’arrive pas).

Si tu te débarrasses de ce pull, alors tu n’auras plus rien pour penser à elle.

Mais est-ce que c’est l’objet lui-même ou les souvenirs associés à cette personne qui comptent ?

Une photo ou un souvenir partagé peut être tout aussi précieux sans encombrer ton appartement.

Ce que je fais pour éviter de conserver ces cadeaux

1. En parler autour de soi

C’est tout bête mais avant de penser à comment s’en débarrasser, il est préférable de ne pas recevoir ce type de cadeaux.

Pour commencer, tous mes proches savent que je n’aime plus les objets matériels.

Mes amis m’offrent des massages ou des bons dans des restaurants. Parfait.

Mes collègues ont compris que j’aimais bien cuisiner (avec tous les tupperwares que j’apportais au travail !) et m’ont offert des spécialités italiennes à déguster.

Ma copine sait tout de mon côté obscur. Aucun risque de ce côté là.

2. S’en séparer

Ça peut sembler étrange pour certains, mais oui, ça m’est arrivé de redonner le cadeau.

Comme le cadeau est neuf et généralement encore dans son emballage, j’essaie de trouver quelqu’un qui pourrait en avoir besoin.

Sinon, j’essaie de le vendre.

Oui, honte à moi.

Pour me faire déculpabiliser, j’utilise cet argent pour offrir un restaurant ou un apéro à la personne qui m’avait offert ce cadeau.

Si un objet ne me convient pas, pourquoi le garder caché dans un placard ?

3. Trouver une autre utilité

Reprenons ma cassolette pour le four.

D’accord, je ne l’utiliserai jamais pour réchauffer de la purée au four. Mais pourquoi ne pas la transformer en mini tupperware ?

Pourquoi ne pas y mettre un demi citron au lieu d’envelopper le citron dans du plastique ou pire, de le jeter ?

Ce n’est pas parce que tu es destiné à faire quelque chose que tu dois le faire toute ta vie.

Et bien c’est pareil pour les objets.

Peut-être que cette cassolette a été créée pour supporter la chaleur d’un four à 200°C.

Mais est-ce qu’elle doit vraiment faire ça le reste de son utilisation ? Pauvre cassolette…

Les objets, comme les gens, peuvent changer et trouver une nouvelle voie. Et heureusement !

Mot de la fin : ces deux cassolettes et ce plat à gratin individuel ont été vendus dans un vide grenier. Adios !