Le paradoxe du choix ou pourquoi vous ne serez jamais satisfait.

Le paradoxe du choix : plus vous avez de choix, plus vous serez malheureux après avoir pris votre décision. Bizarre, non ?

Vous vous sentez submergé ? C’est absolument normal. J’ai pris cette photo il y a quelques années dans un supermarché en France. Ce que vous voyez sur l’image, ce sont des centaines de boites de sardines différentes…

Dans ces conditions, comment voulez-vous réussir à faire votre choix, rentrer à la maison et vous dire que que c’était le bon.

Bon pour des sardines, ce n’est pas la décision du siècle… Si ce n’était pas bon, alors on en rachètera pas la prochaine fois.

Mais faites le parallèle avec le choix de vos prochaines vacances, de l’endroit où vous voulez vivre ou encore de l’amour de votre vie…

L’insatisfaction sur Tinder

À l’époque, nos grands-parents n’avaient qu’un choix limité de personnes qu’ils pouvaient fréquenter. Sans Internet, ils devaient se contenter de rencontrer des gens en personne, généralement dans le village d’à côté (et oui on va éviter la co-sanguinité dans le même village 😉).

Désormais, les applications de rencontre comme Tinder ont changé nos recherches en terme de relations. Il n’y a plus besoin de rencontrer quelqu’un qui vient du même quartier. L’application nous permet de faire défiler des milliers de personnes potentielles que nous n’aurions jamais pu croiser en temps normal. À première vue, cette possibilité de rencontrer tellement d’inconnus semble génial !

Il y a tellement de choix disponibles qu’il existe forcément le profil de la personne parfaite. Vous en êtes sûr, l’âme sœur est au prochain swipe.

Lorsque vous commencez à construire une relation avec quelqu’un, comment voulez-vous vous dire qu’il n’y a pas mieux ailleurs sachant que vous pouvez voir une centaine de profils différents en 5 minutes.

A cause de cette pratique, les gens sont également moins prêt à s’engager ou à passer le temps nécessaire pour apprendre à connaître quelqu’un. Car ils peuvent très simplement retourner sur l’application et choisir quelqu’un d’autre si la personne ne coche pas toutes les cases.

insatisfait

Plus vous avez de choix, plus vous serez malheureux après avoir pris votre décision. Bizarre, non ?

Normalement ça devrait être : « plus de liberté = plus de bonheur ».

Le paradoxe du choix suggère en réalité que trop d’options demande plus d’efforts pour choisir et nous rend finalement insatisfaits de nos décisions. Il s’agit d’ un concept développé par Barry Schwartz. Bien que son livre a été publié en 2004, les idées générales qui y sont décrites me semblent plus pertinentes que jamais dans cette société où Tinder nous pousse à traiter les gens comme des articles de panier d’achat en ligne.

Le paradoxe du choix : pourquoi vous serez toujours insatisfait ?

La paralysie.

Avez-vous déjà joué à Pokémon quand vous étiez plus jeune ? Si c’était le cas, rappelez vous au début du jeu, on vous demande de faire un choix entre 3 Pokémon : Salamèche, Carapace ou Bulbizarre. Et c’est LE choix parce que ce sera la seule opportunité que l’on aura d’avoir l’un de ces 3 Pokémon. Sans tricher, impossible d’obtenir les deux autres.

choix pokemon

Et alors du haut de nos 10 ans, on choisissait comme on pouvait, en espérant prendre la meilleure décision possible pour notre carrière Pokémon.

Maintenant imaginez que vous n’avez pas 3 mais 10 Pokémon devant vous. Comment vous voulez être capable de choisir ?

Une autre anecdote plus récente : personnellement, j’évite d’acheter des sucreries de type cookie et gâteaux parce que je ne sais pas me limiter. De plus, c’est le genre de nourriture qui me fait prendre facilement du poids, sans que j’y prenne un immense plaisir à les manger. Bref, c’est pas idéal.

Mais, comme tout le monde, parfois ça m’arrive d’en avoir envie. Donc je suis allée dans ce fameux rayon « sucrerie » du supermarché et je me suis retrouvée face à une dizaine de type différents de gâteaux avec une dizaine de saveurs différentes et encore une dizaine de marques différentes !

Comme je n’en mange pas souvent, j’ai envie de tout forcément. Et j’ai passé 5-10 minutes à scruter l’entièreté du rayon pour finalement me sentir exaspérée par tant de choix différents. Finalement, je suis partie et je suis dirigée vers le rayon « tablette de chocolat ». Sans aucune originalité, j’ai pris celle que j’ai l’habitude d’acheter et je suis partie de cette horrible magasin. Tout ça pour ça.

Je suis restée paralysée, je n’ai pas pu choisir et je suis partie…

Franchement, ces images donnent le tournis :

Le coût d’opportunité

Le coût d’opportunité c’est quand votre décision actuelle vous retire un peu de bonheur et de joie que votre choix aurait dû vous apporter. Ce sont les phrases du genre : « peut-être que je n’aurais pas dû choisir ça… » « probablement que l’autre était mieux… ».

Dans son livre « Le paradoxe du choix », Barry Schwartz nous raconte qu’à son époque, quand il voulait aller dans un magasin pour acheter un pantalon, il n’y avait qu’un ou deux types disponibles. Ce n’était pas forcément le plus joli ni le plus confortable mais il s’y habituait et, après l’avoir acheté, il n’y pensait plus.

Désormais lorsqu’il se rend au magasin, il passe plus d’une heure à choisir un pantalon. Mais l’inconvénient majeur, c’est qu’après avoir fait son choix, il commence à avoir des doutes. Il devient insatisfait parce que soit le pantalon ne retombait pas comme il aurait voulu, soit parce qu’il était un peu trop serré sur le côté ou alors la couleur était un peu trop bleue clair… Pourtant il y avait tellement de choix, il se dit qu’il aurait forcément dû trouver un pantalon qui lui correspondait parfaitement ! Finalement, ce jour là il s’est senti bien moins satisfait qu’auparavant, quand il n’avait pas le choix.

Après avoir choisi, si vous commencez à remettre en question votre choix alors c’est une énorme perte de temps ! Le choix est fait et il faut passer à autre chose. En théorie. Facile à dire mais à faire, ou à penser.

Pour notre cerveau, il est très facile d’imaginer le bon côté de ce qu’on a manqué car on se concentre sur les aspects négatifs de notre choix actuel. On est bloqué et on ne voit plus que les défauts.

Mais une fois le choix est fait, est-ce que ça vous arrive de penser aux avantages de votre choix et aux côtés négatifs du choix alternatif ?

Si c’est pas le cas, vous devriez essayer, ça aide beaucoup 😉

La perfection

A l’heure actuelle, vous pouvez passer des heures à regarder des avis et des vidéos pour choisir votre prochain téléphone (ou à peu près n’importe quoi d’autre, je suis sûre qu’il existe des milliers d’avis sur tout sur Internet). Quand vous avez enfin fait votre choix sur le modèle, vous vous essayé de trouver un magasin qui vend ce modèle et là vous vous rendez compte qu’il n’est plus en vente… Quelle déception ! Après tout ce temps passé à faire des recherches ! Finalement vous faites un choix par défaut, celui qui est disponible, et vous rentrez déçu car vous vouliez l’autre téléphone.

Avant on ne passait pas autant de temps à sélectionner le bon article. On allait dans le magasin du coin, on demandait conseil au vendeur et hop on prenait ce qu’il y avait de disponible et dans notre budget. Et puis on vivait notre vie tranquillement sans y penser. On ne s’en préoccupait plus pendant plusieurs années.

Désormais, on veut la perfection au meilleur prix possible. On est près à passer beaucoup de temps pour trouver cette perfection. Cette idée peut également s’appliquer aux applications de rencontre. On continue de swiper jusqu’à trouver la personne qui remplira exactement toutes les cases qu’on a définit avant. Et forcément, on veut quelqu’un qui habite à 500 mètres de chez nous (et oui, pour pas passer trop de temps dans les transports, faut pas déconner non plus). La conséquence de tout ça : lorsque ce que l’on a devant nous n’est pas parfait, on commence à avoir des regrets.

L’auto-critique

On ressent un sentiment négatif envers nous-mêmes car on pense avoir faire un mauvais choix. Regretter sa décision et s’auto-critiquer est inutile et néfaste. Si le choix est fait alors il appartient au passé. Oui, il influence notre futur mais on se doit d’adapter notre comportement pour que ce choix nous rende finalement heureux dans le présent.

Pour le choix d’une boite de sardine ou d’un téléphone, on est tous d’accord pour dire qu’il y a plus important dans la vie. Mais regretter des choix plus décisifs, comme son lieu de vie, son entourage ou encore son job peuvent avoir de terribles conséquences. C’est notre responsabilité de faire en sorte que nos choix passés aient un impact positif sur notre présent.

Le paradoxe du choix : comment être libre de ses choix ?

Maximizer ou satisafait ?

Quand il s’agit de prendre une décision, cela pourrait être utile de savoir quel genre de personne vous êtes.

Les maximizers

Ce sont des gens qui recherchent de manière exhaustives toutes les options pour s’assurer de trouver la perle rare. Ils peuvent y passer des heures pour être sûr d’avoir fait le meilleur choix possible. Personnellement, je comprends parce que je pense que je suis l’une de ces personnes.

On aura alors tendance à ressentir tous les inconvénients que j’ai évoqués avant : la déception, le coût d’opportunité ou la paralysie.

Les satisfaits

Ce sont des personnes qui se contentent de leur décision, du « suffisamment bien ». Ces personnes passent beaucoup moins de temps à faire des recherches et se contentent de leur décision. Ils sont beaucoup apaisés et ne remettent pas en question leur choix. Ils n’ont pas toutes ces pensées négatives avec des « si » et des « j’aurais dû ».

Même si cela semble un peu simplet comme définition, je pense sincèrement que ces personnes sont plus heureuses que les autres de manière générale.

Attention, je ne vous dis pas d’être un « satisfait » pour tout, le but n’est pas d’être l’un ou l’autre. L’idée est de comprendre dans quel contexte vous vous placez pour quel type de décision.

Pour vous donner une idée dans ma situation : pour ces histoires de sucreries, maintenant j’essaie d’avoir une idée très précise de ce que je veux. Par exemple, j’ai envie d’un Twix. Du coup, je trace direct vers les Twix, sans regarder ailleurs. J’arrête d’être paralysée devant le rayon pour un stupide gâteau rempli de sucre.

Quand je fonce direct vers les Twix dans le supermarché…

Par contre, pour d’autres choses, je peux avoir tendance à être une « maximizer ». Pour les applications de todolist et de productivité, je sais que j’ai envie d’avoir une vue exhaustive de tout ce qui existe avant d’en utiliser une. J’en teste régulièrement des nouvelles et je peux passer plusieurs heures regarder des avis sur Youtube. Mais cela ne me dérange absolument pas, donc tout va bien 😄

L’instinct

Une autre astuce que je fais de plus en plus souvent et qui commence à fonctionner vraiment bien : je choisis à l’instinct et à ma première idée.

Par exemple, lorsque je suis au restaurant et que je regarde le menu, je choisis mon plat dès que je me dis pour la première fois « ah tiens ça a l’air bon ». Et je referme le menu directement. J’évite d’être indécise et de faire attendre les autres parce que je suis incapable de prendre une décision.

Et c’est pareil sur Netflix, dès que je pose mes yeux sur un film qui a l’air suffisamment bien, je clique et je regarde. J’arrête de tout analyser. Au pire c’était pas incroyable mais je sais que j’aurais une autre occasion de regarder un meilleur film la prochaine fois.

Le minimalisme

Ah le minimalisme ! Impossible de ne pas mentionner cet aspect quand on parle du paradoxe du choix.

Pour éviter d’avoir trop de choix à faire, le mieux à faire et le plus efficace est de vous libérer l’esprit grâce au minimalisme. Essayer de désencombrer tous les choix qu’il y aurait autour de vous. Cela peut-être vos habits, vos livres ou n’importe quel objet qui implique une décision de votre part.

Il y a quelques années, lorsque j’ai découvert le minimalisme, je me suis créé une roadmap qui m’a bien aidé à choisir entre jeter ou conserver un objet. Elle est très simple, elle vous permet de faire des choix binaires : soit oui, soit non. Soit on garde, soit on jette (bon vous verrez qu’en pratique c’est un peu plus compliqué que ça, mais ça vaut le coup d’essayer). Elle se trouve ici ⬇️

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