Le contexte : comment j’en étais arrivée là.
On est en janvier 2019, mon stage de fin d’étude se termine et je suis en pleine recherche d’emploi. Mais après des mois de recherches (que j’avais entamées bien avant la fin du contrat de stage), je ne trouve rien et les refus s’enchainent. Le motif est toujours le même « on a trouvé quelqu’un de meilleur de vous ». Super, merci pour cette info qui va m’aider à avancer 👍🏻
Je me retrouve donc sans emploi et sans revenu. Etant jeune diplômée, je ne peux pas non plus prétendre au chômage immédiatement. Pour obtenir le minimum après un Master, je dois attendre au moins 4 mois avant de recevoir un peu d’argent. Autant vous dire qu’il était hors de question que je patiente tranquillement sans emploi pendant 4 mois. Je voulais trouver un job le plus vite possible et ne plus jamais revoir cette conseillère du chômage.
Au final, toutes mes économies si durement sauvées pendant mes études y sont passés. J’avais économisé environ 8’000 CHF sur 5 ans d’études (environ 7’400 €), c’était peu mais je n’avais que le minimum pour vivre en tant qu’étudiante. En 3 mois, tout est s’était évaporé et je me retrouve avec 9 CHF sur mon compte courant, quelques jours avant de commencer mon nouveau travail.
En Suisse, l’argent disparait vite.
Avec une dépense mensuelle d’environ 2’500 CHF, sans revenu, les 8’000 CHF de départ sont vite partis en fumée… 🔥
Juste avant de recevoir ma première paie, j’ai regardé mon compte par simple curiosité. Je savais qu’il ne me restait pas grand chose, mais je pensais qu’il y avait au moins de quoi survivre le mois prochain. Après avoir payé mes frais fixes à la fin du mois comme le loyer et les assurances, c’est la surprise : il me restait 9 CHF sur mon compte ! Jamais je n’étais arrivée aussi bas… Sur le moment je n’ai pas réalisé mais ça été une sorte d’électrochoc dans ma vie. C’est à partir de ce moment là que je réalisé que j’étais dépendante du bon vouloir des employeurs. Mes futurs emplois dépendraient du fait que tous les autres prétendants soient « moins bons que moi ». C’est à ce moment là que j’ai décidé que je deviendrais indépendante financièrement. Je découvre alors le mouvement FIRE et ansi que le minimalisme. Je savais que le chemin allait être long mais j’étais prête à tout pour ne plus revivre ce moment…
Les étapes pour épargner efficacement.
Comme je l’ai dit dans le titre, je viens de commencer dans la vie active et je n’ai pas un salaire élevé, compte tenu de mes études. A cette époque là, je touchais environ 5’000 CHF brut par mois (environ 4’600 €) et je vivais dans une grande ville en Suisse (pour un ordre d’idée, mon loyer était de 1’300 CHF). Lors de ma période « renflouage de la dette », j’ai conservé un mode de vie confortable. Je n’ai pas mangé des pâtes hard discount tous les soirs et je continuais à sortir avec mes amis.
- Avoir un salaire : bon ça semble assez évidemment, mais tant que les besoins primaires ne sont pas remplis (comme manger et se nourrir), impossible de penser à épargner. Bien sûr, il faut aussi que le salaire soit supérieur aux dépenses mensuelles.
- Faire un bilan de ses dépenses mensuelles et annuelles : au début, j’utilisais une application sur mon téléphone, puis je suis passée à Notion en me créant un « gestionnaire de budget ». Cela me permet de faire un décompte à la fin de chaque mois. Car c’est une fois que l’on mesure et que l’on a des données qu’on peut agir pour changer les choses.
- Faire un budget mensuel et annuel : évidemment l’un ne va pas sans l’autre. Pour se rendre compte qu’une dépense a été excessive, il faut pouvoir l’estimer avant.
- Adopter un esprit minimaliste et arrêter de surconsommer : comme je l’ai dit plus haut, il s’agit pour moi de LA révélation de l’année. Depuis que j’ai pris conscience du pouvoir que les objets avaient sur moi, je consomme différemment. Et par chance, ça fait du bien à mon budget 😉 ! Je ne dépense plus mon argent pour des objets inutiles. Je favorise davantage les expériences et les moments partagés.
- Vendre quelques affaires : j’ai vendu pas mal de trucs sur Anibis et Ricardo. Récemment, j’ai même vendu des choses que je m’étais promis de garder car j’y tenais beaucoup. Et rien de ce que j’ai vendu ne m’a manqué. Comme quoi, on change vite d’avis…
- Trouver quelques astuces pour économiser : que ce soit sur le choix d’un assureur ou sur les repas, trouver quelques astuces pour générer quelques économies peut avoir de grandes conséquences. Par exemple, je cuisine pour 3-4 personnes et je me fais des restes pour manger le midi. Il s’agit d’une habitude que j’ai conservé depuis mes études. Évidemment, je pensais qu’une fois que j’aurais eu un travail rémunéré, j’arrêterais cette pratique (ou au moins la diminuer et ne plus faire ça tous les jours de la semaine). Cela demande une certaine organisation afin de prévoir tous les repas à l’avance et, parfois, on a juste envie d’aller se chercher une salade ou un sandwich tout prêt chez ce petit traiteur en bas de chez nous. Finalement, je continue à me préparer mes repas de midi, je mange environ une fois toutes les deux semaines à l’extérieur. C’est vrai que c’est pas mal de contraintes, mais je préfère manger des restes le midi et me faire plaisir en allant au restaurant le soir de temps en temps.
Comprendre l’impact de l’effet cumulé.
Il s’agit, selon moi, d’un des principes essentiels des finances personnelles. Je pense notamment au « penny » magique mis en avant par Darren Hardy dans son livre « L’effet cumulé » :
Si vous aviez le choix entre avoir 3 millions de dollars immédiatement ou un seul centime qui double de valeur chaque jour pendant un mois, lequel choisiriez-vous?
A priori, ça semble un choix facile et la majorité des gens choisirait les 3 millions maintenant. Imaginez ce qu’on peut faire avec 3 millions de dollars ! C’est énorme. Mais lorsqu’on décortique les chiffres et le simple calcul qui est derrière, on se rend que ce n’est pas si évident que ça.
Au jour 10, on se dit que c’est une arnaque car on n’a que 5 misérables dollars. A peine de quoi se payer un repas. Génial !
Au jour 20, on réussit à atteindre 5’000$ environ mais ça semble encore bien loin des 3 millions.
Au jour 29, on se dit qu’on a presque rattrapé la première option de l’offre initiale. Il manque 400’000$ environ, mais ça va on peut vivre avec cette différence.
Au jour 30, c’est le JACKPOT 💰💰💰 : plus de 5 millions de dollars ! C’est seulement le dernier jour qu’on réalise la puissance de l’effet cumulé. Le temps est important, il faut parfois pondérer le plaisir immédiat face aux investissements long terme.
Et imaginons, par chance, qu’il s’agisse du mois de janvier qui a 31 jours…
Ça vaut le coup d’attendre un jour de plus !
Pourtant pourquoi est-il si difficile de croire que choisir ce simple centime se traduira par largement plus d’argent à la fin?
Parce qu’il faut beaucoup plus de temps pour voir le résultat. En résumé, n’attendez pas pour épargner, faites le plus tôt possible. Chaque dollar / euro / franc compte. Soyez patient et vous en ressortirez gagnant 🙂
Et la suite ?
J’ai bien conscience qu’avec 25’000 CHF (environ 23’000 €), on ne fait pas grand chose en Suisse. Mais cela me permet au moins de m’assurer une épargne de sécurité. Depuis, mon épargne n’a fait qu’augmenter tout en gardant un style de vie confortable.
J’ai depuis ouvert un troisième pillier que j’alimente tous les mois dès que je reçois mon salaire. Je verse également une partie de mon salaire directement sur mon compte épargne.
La prochaine grande étape est d’augmenter mon salaire tout en conservant mes dépenses mensuelles actuelles. Récemment, j’ai même atteint un certain seuil pour mon épargne de sécurité (environ 6x mes dépenses mensuelles). J’ai réussi à mettre suffisamment de côté pour voir venir si je perdais mon emploi du jour au lendemain. Se créer une épargne de sécurité est pour moi la première étape vers l’indépendance financière. Désormais validées, il est temps pour moi d’ouvrir la boite de pandore et de faire mes premiers investissements en bourse… affaire à suivre !
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